Découvrez les différents éléments constitutifs d'une route avec cette présentation détaillée : emprise, assiette, plateforme, chaussée, accotements, fossés, saignées. Comprenez la structure d'une route avec les parties forme, corps de chaussée et couches. Explorez les matériaux utilisés dans les diverses couches des chaussées souples. Un document clé pour appréhender techniquement la conception et la réalisation des routes.
La route est un ouvrage constitué de différents éléments techniques qu'il est important de maîtriser. Au-delà de sa structure complexe en couches superposées, de nombreux vocables spécifiques désignent ses composantes fonctionnelles.
L'emprise désigne l'espace dédié à la route, englobant sa plateforme support. Cette dernière inclut la chaussée proprement dite, lieu de circulation, ainsi que ses accotements latéraux et éventuels terre-pleins centraux. La chaussée se définit géométriquement par sa forme en plan et en coupe.
Sur le plan, on parlera de voie lorsqu'il s'agit de sa largeur utile. En travers, sa composition stratigraphique révèle divers éléments constitutifs superposés : la couche de roulement en surface, la couche de liaison et les couches de fondation en profondeur assurant la répartition des charges.
En bordure, des fossés ou caniveaux évacuent les eaux de ruissellement évitant leur stagnation. Des saignées peuvent compléter le drainage des accotements surélevés.
Les terrassements préalablement exécutés modèlent le terrain en lui donnant la forme idéale au tassement des assises support. L'empierrement, grave naturelle ou concassée, vient combler cet espace.
Autant de termes techniques indispensables à la bonne compréhension du système routier dans sa globalité fonctionnelle.
1. LES DIFFERENTES PARTIES DE LA ROUTE
La route fait appel à de nombreux vocables spécialisés qui composent son lexique et sa nomenclature techniques. Au-delà des termes usuels de chaussée, accotements ou plateforme, d'autres mots issus du jargon routier désignent avec précision chaque élément constitutif.
L'emprise englobe l'assise support incluant divers constituants aux sens propres. La chaussée au tracé géométrique se définit par sa forme et ses strates. Les voies délimitent son espace de circulation tandis que les couches décrivent son agencement stratigraphique en profondeur.
Les fossés ou caniveaux évacuent les eaux par leur idiome dédié. Des saignées complètent le drainage par des lexiques complémentaires. Les terrassements modèlent la forme du sol selon leur sémantique propre.
L'empierrement remblayé par des graviers ou concassés conserve ses propres dénominations. La stabilisation recourt à divers vocables chimiques ou mécaniques. Les traitements relèvent eux-aussi de leur terminologie technique.
De la taxinomie générale à la sémasiologie des éléments, cette présentation rassemble le vocabulaire routier dans sa diversité onomasiologique. Ses termes spécialisés décrivent avec rigueur l'ensemble du système. Leur maîtrise permet d'appréhender chaque composant de façon experte.
1.1. La route est placée sur le terrain qui est naturel
avant tous travaux, ou préparé après exécution des terrassements.
1.2. L'emprise de la route est la surface du terrain appartenant à
la collectivité et affectée à la route, ainsi qu'à ses dépendances.
L'emprise coïncide généralement avec le
domaine public.
1.3. L'assiette de la route est la surface du terrain réellement
occupée par la route.
1.4. La
plate-forme est la surface de la route qui
comprend la ou les chaussées, les
accotements et éventuellement les terre-pleins.
1.4. La chaussée, au sens géométrique du mot, est la surface aménagée
de la route, sur laquelle circulent normalement les véhicules.
1.6. Une chaussée est dite à n voies lorsqu'elle est aménagée pour permettre le passage
simultané de n véhicules dans un même profil
en travers.
1.7. Les
accotements sont les zones latérales de la plate-forme qui bordent
extérieurement la chaussée. Ils peuvent être dérasés ou surélevés.
1.8. Les fossés sont creusés dans le terrain pour l'écoulement des
eaux
1.9. Une saignée est une petite tranchée creusée dans les accotements
surélevés pour conduire l'eau de ruissellement de la chaussée au fossé.
2. STRUCTURE DE LA ROUTE
2.1. La chaussée, au sens structural, est l'ensemble des couches de
matériaux disposées pour supporter la circulation des véhicules sur le terrain
préparé. La chaussée est dite rigide
si elle comporte une dalle en béton de ciment ; elle est dite souple dans le cas contraire.
2.2. La forme
est la surface du terrain préparé sur laquelle est édifiée la chaussée et
parfois les accotements quand ils sont rapportés.
Elle peut être encaissée ou dérasée.
2.3. Dans certains cas (par exemple remblais en sol
gonflant ou déblais en sol de faible portance), on peut avoir intérêt à
remplacer sur une certaine épaisseur le sol naturel ou le sol rapporté par un
meilleur sol sélectionné à cet effet, soit choisi parmi les sols rencontrés
dans les terrassements, soit même prélevé dans des emprunts situés à faible
distance du chantier. On constitue ainsi une
couche de forme qui ne fait pas partie de la chaussée. La chaussée est
alors édifiée sur la couche de forme.
3. STRUCTURE DES CHAUSSEES SOUPLES
3.1. Les différentes couches d'une chaussée souple sont ,
en partant du haut :
§ la couche de
surface
§ la couche de base
§ la couche de
fondation
§ la sous-couche
Ces différentes couches peuvent ne pas
exister simultanément dans une chaussée. S'il y a toujours une couche de base,
il n'y a pas toujours de couche de surface ou de couche de fondation.
3.2. La
couche de surface a pour objet essentiel
de permettre l'absorption des efforts de cisaillement importants
provoqués par la circulation dans la partie haute de la chaussée.
La couche de surface peut être simple ou
multiple ; dans ce dernier cas, on
appelle "couche de roulement"
celle qui est en contact direct avec les
roues l'autre ou les autres sont appelées
"couches de liaison".
3.3. La
couche de base et, si elle existe, la
couche de fondation ont pour objet essentiel de résister aux charges verticales et de
répartir convenablement sur le terrain les pressions qui en résultent ; l'ensemble de ces couches
constitue le corps de chaussée.
3.4. Lorsque le corps de chaussée doit être préservé contre
certains effets, on interpose entre celui-ci
et le terrain une couche supplémentaire appelée sous-couche. Le rôle de celle-ci peut être :
§ soit d'empêcher les remontées d'argile dans la
chaussée (sous-couche anti-contaminante),
§ soit d'assurer le drainage de la fondation (sous-couche draînante),
§ soit de couper les remontées capillaires (sous-couche anti-capillaire),
§ soit de lutter contre le gel (sous-couche anti-gel).
Une même sous-couche peut avoir des rôles
multiples.
4. LES SOLS ROUTIERS
4.1. Un sol est un matériau constitué essentiellement de grains
solides distincts et pouvant contenir, en outre, de 1 'eau et de 1'air.
4.2. Un premier critère de classification des sols réside dans la grosseur de leurs grains
solides.
On distingue les classes granulométriques suivantes :
§ les cailloux, supérieurs à 20 mm,
§ les graviers, compris entre 2 et 20 mm,
§ les sables, compris entre 20 microns et 2 mm (sables fins de 20
microns à 0,2 mm et gros sables de 0,2 à 2 mm),
§ les silts ou limons,
compris entre 2 et 20 microns,
§ les argiles, inférieures à 2 microns.
On appelle parfois galets les éléments
supérieurs à 200 mm.
4.3. Alors que les graviers et les cailloux sont des
classes granulométriques, les gravillons
et les pierres cassées, ou
simplement pierres, sont des
produits commerciaux livrés par les carrières et les balastières. Ils sont
désignés d'une façon générale sous le terme de granulat.
4.4. Les
fines d'un sol sont ses éléments passant au tamis de 80 microns.
4.5. Une
"grave" est un mélange
naturel ou non de cailloux, de graviers ou de sable, avec parfois addition de
particules plus fines.
4.6. La gélivité d'un sol est la propriété que possèdent certains sols
d'absorber une quantité considérable d'eau, au moment du gel, et de se
transformer en bouillie, par suite de cet excès d'eau au dégel.
4.7. On appelle portance
du sol son aptitude à supporter les charges des roues des véhicules.
5. MATERIAUX CONSTITUTIFS DES CHAUSSEES SOUPLES
5.1. Hérisson : type de couche de fondation comportant de grosses
pierres soigneusement disposées à la main sur la forme, placées de champ et
calées entre elles par des éclats de pierre.
5.2. Blocage : type de couche de fondation, constitué à l'aide de
grosses pierres disposées mécaniquement et fortement comprimées.
5.3. Macadam : type de
couche de base de faible épaisseur constitué de pierres cassées, de
granulométrie très serrée et fortement cylindrée.
5.4. Assises
: type de couches de fondation ou de base constituées soit à l'aide d'un sol
sélectionné, amélioré ou traité, soit à l'aide d'un tout-venant de concassage.
Les matériaux doivent être formés
d'éléments assez petits pour permettre une mise en oeuvre aisée à la machine
(répandage mécanique et fort compactage).
5.5. Les assises peuvent être en matériaux naturels, concassés ou semi-concassés.
On dit qu'une grave est semi-concassée lorsque l'on fait passer au concasseur
tous ses éléments supérieurs à un certain diamètre, le tout étant ensuite
remélangé.
5.6. Enduits
: obtenus par répandage d'une certaine quantité de liant hydrocarboné qui ne
pénètre que très peu, et que l'on recouvre ou non de gravillon ou de sable.
5.7. Tapis
: couche de roulement ou de surface réalisée à l'aide de matériaux enrobés.
On distingue les tapis en fonction :
§ de leur procédé de fabrication : enrobés à chaud ou à froid,
§ de leur texture après mise en place : enrobés ouverts ou enrobés denses.
Enrobés
à chaud : ce sont ceux qui
nécessitent avant enrobage le passage des matériaux dans un sécheur. Sinon ces
produits sont appelés enrobés à froid.
Les enrobés denses se distinguent des
enrobés ouverts par leur compacité plus grande.
5.8. Le tarmacadam est un produit obtenu en enrobant un
laitier concassé avec du goudron.
5.9. L'asphalte
est une roche calcaire naturellement imprégnée de bitume.
6. TRAITEMENT DES CHAUSSEES
6.1. Compacter un sol, c'est réduire son volume apparent,
c'est-à-dire améliorer l'arrangement relatif des grains par des moyens
mécaniques appropriés.
6.2. Stabilisation : rendre un sol apte de façon durable à des usages
routiers. On distingue :
§ mécanique : criblage, concassage, mélange avec un sol d'apport,
malaxage et surtout compactage,
§ chimique : addition d'un produit tel que les ciments laitiers,
bitumes, goudrons.
6.3. Imprégnation : traitement consistant à répandre un liant
hydrocarboné sur une couche de chaussée à pores fins, le liant étant choisi de
telle façon qu'il pénètre par capillarité dans les pores de la chaussée.
6.4. Pénétration : traitement consistant à répandre un liant
hydrocarboné sur une couche de chaussée à pores relativement gros, le liant
pénétrant dans ses pores par gravité.
7. PROCEDES ET TECHNIQUES D'EXECUTION
7.1. Cylindrage : utilisation d'un cylindre lisse sur une couche de
chaussée. Ce terme est aussi employé pour désigner l'utilisation du rouleau à
pneus sur une couche gravillonnée.
7.2. Régalage : opération consistant à répartir aussi régulièrement que possible sur toute la
surface de la chaussée, les matériaux destinés à la confection d'une couche de
chaussée.
7.3. Profilage : opération consistant à régler au mieux la surface
d'une couche d'exécution.
7.4. Scarification : destruction de la cohésion et de la compacité d'un
sol ou d'une couche de chaussée en la
labourant avec un engin approprié. Le défonçage est une scarification profonde.
7.5. Enrobage : opération consistant à envelopper des pierres, des
gravillons ou les grains d'un sol d'une mince pellicule de liant hydrocarboné.
7.6. Préenrobage : opération consistant à envelopper un granulat d'une
première pellicule d'un produit destiné à améliorer l'adhésivité d'une couche
ultérieure de liant.
8. DEFAUTS DE LA CHAUSSEE
8.1. Nids de poule : cavités de forme arrondie à bords francs provoquées
par l'arrachement des matériaux sous l'action de la circulation.
8.2. Flaches : dépressions localisées de la surface de la chaussée
généralement sans arrachement de matériaux.
8.3. Frayées : déformation permanente longitudinale qui se crée sous l'action du passage des roues.
Les frayées profondes sont les ornières.