Dès le début du siècle, plusieurs ingénieurs avaient essayé de pré-comprimer des éléments de béton, de les
précontraindre, en les traversant de part en part par des barres d'acier doux filetées tendues par serrage d'un écrou;
mais ces essais n'avaient abouti qu'à des échecs, en raison de l'intervention du fluage et du retrait du béton: le
raccourcissement différé du béton, sensiblement du même ordre que l'allongement initial donné à l'acier suffisait
pour annuler la traction de la barre, et la précontrainte disparaissait ainsi au bout de quelques mois.
C'est à Eugène Freyssinet (1879-1962) que revient le grand mérite d'avoir mis au point et développé la technique
du béton précontraint. Dès 1908, il réalisait des tirants précontraints au moyen de fils d'acier dur, et à cette occasion,
il entreprenait une étude des déformations différées du béton. Il déposait en 1928 les principaux brevets relatifs à la
précontrainte.
Aujourd'hui, la plupart des ponts sont réalisés en béton précontraint, depuis une dizaine de mètres de portée
jusqu'à 150 m et plus.
Ce matériau est également très répandu pour la construction des poutrelles préfabriquées des planchers de
bâtiment.
On le trouve aussi dans de nombreux types d'ouvrages, parmi lesquels nous citerons: les réservoirs, les pieux de
fondation, certains ouvrages maritimes, les chaussées, pistes d'aviations, les barrages, les caissons de réacteurs
nucléaires et les plates-formes d'exploitation pétrolière en mer